Parc du Pont Rouge
« Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. »
Antoine de Saint-Exupéry
Bienvenue au parc du Pont Rouge !
Le parc didactique du Pont Rouge a pour but de vous faire découvrir la flore et la faune de la plaine du Rhône. Cette zone offre un abri pour le transit des animaux entre le Rhône, la Vièze et le coteau de Choëx. Ancienne décharge, le site est aujourd’hui assaini. C’est un beau legs que nous cédons aux générations futures !
Les objectifs du parc
- Paysage : Amélioration de l’intégration paysagère du site, en garantissant sa fonctionnalité écologique.
- Social : Intégration d’un axe de mobilité douce, installation de panneaux didactiques et participation des élèves de Monthey pour décorer le passage sous la voie CFF.
- Nature : Mise en œuvre de divers biotopes en faveur de la faune et renforcement des liaisons biologiques.
Remerciements aux sponsors et partenaires
Le parc est ouvert au public depuis le 31.08.2017 !
Découvrez nos totems
Différents totems ont été installés dans le parc didactique du Pont Rouge. Ils y expliquent les travaux réalisés ainsi que son environnement.
N’hésitez pas à vous rendre sur place.
Assainissement
La mare
L’eau source de vie | Le plan d’eau constitue un biotope très particulier. On y trouve des plantes et des animaux tributaires de la présence de l’eau, soit durant une phase de leur cycle de développement, soit pour y vivre en permanence. Les amphibiens effectuent une partie de leur cycle de vie dans l’eau. Crapauds, grenouilles, tritons et salamandres viennent pondre leurs œufs dans les mares et les étangs. Une fois adultes, ils vivent la plus grande partie du temps hors de l’eau. Bon nombre d’insectes font de même, comme les libellules ou certains coléoptères. D’autres invertébrés (gammares, planorbes) demeurent en permanence sous l’eau.
L’essor de l’industrialisation, le développement des infrastructures, de même que les changements dans le mode d’exploitation des zones agricoles de la plaine du Rhône, ont suscité de profondes modifications dans le paysage du Chablais. Aujourd’hui, la majorité des zones humides a disparu, entraînant du même coup le déclin, voire la disparition de la faune et de la flore particulières qu’elles abritaient. L’aménagement de nouveaux plans d’eau constitue la première étape indispensable à la préservation de ces espèces.
La prairie
Une prairie diversifiée = une prairie colorée | Une prairie naturelle, riche en espèces, est un milieu à haute valeur biologique. Composée d’un cortège floristique diversifié, elle constitue l’habitat privilégié de nombreux animaux sauvages qui y trouvent refuge, de la nourriture, ainsi qu’un site où se faire la cour et mettre au monde leurs petits. Reconnaître une prairie riche en espèces est assez facile, car cette dernière est moins dominée par les graminées et contient plus de fleurs ; elle est donc plus colorée. Ainsi, plus vous comptabiliserez de couleurs différentes, plus la prairie sera riche.
La prairie est composée d’un mélange de graminées (que l’on appelle « l’herbe »), telles que le fromental, la flouve odorante ou le brome dressé, et de plantes à fleurs, comme la marguerite, la centaurée jacée ou le myosotis. Si vous n’observez que des fleurs jaunes avec quelques fleurs blanches, la prairie est alors peu diversifiée. Par contre, si elle contient des fleurs jaunes, bleues, roses et blanches sans qu’une espèce soit dominante, elle est bien diversifiée et sa qualité écologique est supérieure. Une belle prairie diversifiée peut contenir entre 40 et 70 espèces végétales, dont certaines sont rares ou menacées, comme les orchidées.
Le verger
La richesse du verge haute-tige | Le verger haute-tige est composé d’arbres fruitiers de grande taille, à l’inverse des vergers dits « basse-tige », où la hauteur des arbres est limitée pour faciliter la récolte des fruits. Associé à une prairie ou à un pâturage riche en fleurs, il forme un habitat favorable pour les espèces aux exigences élevées. Les vergers à haute-tige séduisent par le goût de leurs fruits et contribuent non seulement à préserver l’authenticité, la santé et l’écologie, mais aussi à agrémenter le paysage. En Suisse, 35 espèces d’oiseaux nichent occasionnellement ou régulièrement dans les vergers haute-tige ; 10 d’entre-elles sont particulièrement liées aux vergers. Pourquoi ? Le verger haute-tige apporte le gîte et le couvert à ces oiseaux.
En effet, la moitié des espèces nichant dans les vergers sont cavernicoles, c’est-à-dire qu’elles élèvent leurs jeunes dans une cavité de l’arbre. Leur nourriture est essentiellement composée d’insectes, qu’elles trouvent dans les interstices de l’écorce des arbres et en abondance dans les herbages ombragés. La disparition des vergers haute-tige dans nos campagnes, en faveur de cultures basse-tige qui facilitent la récolte et l’exploitation intensive des herbages présents sous les arbres, ont fait disparaître bon nombre d’espèces autrefois répandues dans la plaine du Rhône.
Liaisons biologiques
Pourquoi préserver des liaisons biologiques ? | Les espèces sauvages ont besoin de se déplacer pour rechercher leur nourriture, rencontrer des partenaires ou encore conquérir de nouveaux territoires. Pour assurer la survie d’une espèce, il est indispensable que ses habitats soient reliés les uns aux autres. Les liaisons biologiques ou bio-corridors sont des infrastructures naturelles, nécessaires au déplacement de la faune, mais pas uniquement. En effet, même durant les migrations et les mouvements de dispersion, les animaux doivent continuer à manger, dormir (hiberner, éventuellement) et se protéger de leurs prédateurs. La plupart des corridors faunistiques sont donc aussi des sites de reproduction, de nourrissage, de repos, etc. Les liaisons biologiques se caractérisent par un certain degré de naturalité, mais surtout par l’absence d’obstacles ou de sources de perturbation. Néanmoins, l’utilisation de plus en plus intensive du territoire par l’être humain (urbanisation, constructions, routes, agriculture) a, petit à petit, fragmenté le paysage, rendant difficile le déplacement des espèces.
En quoi le site du Pont Rouge est-il une liaison biologique ? | Le site du Pont Rouge est un espace situé à proximité de la confluence entre la Vièze et le Nant de Choëx, tout proche du Rhône. L’axe formé par ces cours d’eau constitue une des rares liaisons encore continues entre le Rhône et le coteau. Les talus herbeux ou partiellement arborisés de la ligne du Tonkin forment un autre axe privilégié de déplacement pour la faune au niveau de la plaine. Le site du Pont Rouge est donc un espace stratégiquement positionné pour le transit de la faune, à l’orée de la ville de Monthey. Le réaménagement de cet espace a ainsi été conçu de façon à reconstituer les milieux semi-naturels permettant de créer une zone de refuge et de repos qui améliore la fonctionnalité des liaisons biologiques qui y sont reliées. Le paysage du Pont Rouge est ainsi diversifié, avec des structures favorables pour les différentes espèces de la plaine : bosquets, zones humides, prairies sèches, niches pierreuses, souches, branchage et verger.
Tas de branches
Pourquoi un tas de branches ? | Un tas de branches est plus qu’un simple amas de branches et de souches mortes. C’est un refuge où l’on retrouve de nombreuses espèces. Les hérissons, les grenouilles, les tritons, les limaces, les araignées, les insectes xylophages, les lichens et les mousses, fréquentent tous cet habitat singulier. Le hérisson est l’espèce emblématique du tas de branches. Il lui suffit d’un tapis de feuilles mortes et de mousses, pour venir s’y blottir lors des longs mois d’hiver. Dès le retour du printemps, il repartira à la chasse aux limaces et aux vers blancs, tel le meilleur allié du jardinier.
Le tas de branches abrite aussi différents organismes très peu connus, comme les décomposeurs et les éboueurs de bois. Ce tissu végétal est colonisé par une succession d’organismes, qui entrent successivement en action et participent ainsi à sa progressive décomposition. La biodiversité du tas de branches ne dépend pas seulement de la quantité de bois à disposition, mais également de son état de dégradation.
Tas de pierres
Pourquoi des tas de pierres ? | Les tas de pierres sont des structures qui étaient jadis courantes au bord des champs et des pâturages. En effet, l’homme dégageait les pierres des terrains cultivés et pâturés, pour les empiler en bordure. Le tas de pierres, en apparence une simple structure minérale et sans vie, s’avère en réalité être un abri très utile à la faune. Les nombreux interstices entre les différentes pierres fournissent des cachettes, des sites de ponte, des quartiers d’hiver et des milieux riches en nourriture. Les tas de pierres exposés au soleil constituent un excellent support pour les reptiles. Les lézards et les serpents y passent plus de la moitié de leur temps à se chauffer au soleil. Incapables de maintenir la température de leur corps de manière constante, ils utilisent les structures présentes dans leur habitat pour se réchauffer ou se refroidir.
Les amphibiens sont, eux aussi, attirés par les tas de pierres. Si on ne les voit jamais sur les pierres, ils cherchent plutôt les cachettes présentes en dessous. Ces structures restent humides toute l’année et sont difficilement accessibles par les prédateurs. Il s’agit donc de parfaits abris pour toutes ces espèces qui viennent s’y réfugier, notamment en hiver, pour y hiberner paisiblement. Véritables petits HLM de fortune, les tas de pierres sont encore plus intéressants lorsqu’ils sont bordés de végétation. La présence de végétation attire une microfaune diversifiée (escargots, limaces, insectes), qui est elle-même une ressource en nourriture pour les habitants du tas de pierres.
Végétation buissonnante
Une importance capitale | Buissons, bosquets et arbres isolés structurent le paysage et apportent refuge et source de nourriture, à de nombreuses espèces. Au-delà de sa fonction biologique, cette végétation arborée a une grande valeur, puisqu’elle offre des axes privilégiés de déplacement pour la faune. La haie champêtre s’intègre totalement dans le paysage environnant ; elle est fleurie, variée et accueillante pour les petits animaux, oiseaux, papillons et autres auxiliaires des cultures.
Le cordon boisé | Après la fermeture de la décharge, en 1979, un cordon boisé s’est développé sur les terrains qui recouvraient la décharge du Pont Rouge, le long de la voie ferrée. Pour réaliser les travaux d’assainissement, arbres et arbustes ont dû être coupés. Au sein de l’espace assaini, des arbres et arbustes ont été replantés en tenant compte des besoins de la flore et de la faune régionale. Les essences choisies sont des arbustes et des arbres indigènes, naturellement présentes en Suisse et plus particulièrement dans le Chablais. Cette végétation est en effet la plus apte à se réimplanter sur le site et est en adéquation avec les exigences des espèces sauvages que l’on souhaite favoriser.